|
« J’ai passé quelques jours en ville, dormant dans
ma maison, et je regardais les gens à travers les fenêtres,
cherchant quelque chose, je ne savais quoi. Ce que je voyais se reflétait
en moi comme un miroir, avec indifférence. On tombe sur des milliers
de personnes et aucune ne vous reste en mémoire. Des journées
entières je suis resté enfermé chez moi, regardant
les objets et essayant de les reconnaître comme s’ils avaient
changé de fonction : je me demande à quoi sert le téléphone,
sa voix je ne l’entendrai plus, pourtant je ne l’ai jamais
entendue au téléphone, et cependant il arrivait quelque
chose dont je ne me rendait pas compte : même maintenant je n’en
suis pas sûr, mais en quelque sorte c’était comme si
dans chaque voix j’entendais cette voix. »
Ferdinando CAMON
Apothéose

|


Bleu, Village de Calcate, 2003 |