L'eau sombre dort encore
Et la brume n'en finit pas
De répandre sur le tain sa vapeur
Comme le souvenir du cristal.
Tout autour les oiseaux retiennent leur envol
L'obscurité du jour rassure les corbeaux
Sans que leurs cris las parviennent à briser
Le reflet immobile du grand nuage brun.
Le temps semble enfin garder pour lui
Son mouvement – vaste autour
Le cœur des champs repose.
Dressé au ciel dans le lointain,
Seul, un clocher surprend la nudité
D'une aube mourante sur le marais.
— Solander
|